Danse
SHINBAÏ, LE VOL DE L'ÂME

EMMANUELLE HUYNH

25 Nov. ► 01 Dec. 2009

© DR

conception Emmanuelle Huynh
composition pour madame Seiho Okudaira, maître Ikebana et Emmanuelle Huynh, danseuse
[France, Japon]

Shinbaï. Comme son nom où résonne l'inconnu, l'objet est poétique. Il est le fruit d'une rencontre inédite entre deux mondes : la danse contemporaine et l'art floral japonais appelé Ikebana. Étrange et drôle de performance qui emprunte au bouquet les nuances de ses compositions.
Création à Angers avant une tournée à Paris, Versailles, Caen, Tokyo, Kyoto...¬†

Maître Ikebana, madame Seiho Okudaira a accepté la proposition d'Emmanuelle Huynh de composer sur scène et en présence de la danseuse un bouquet selon les règles de cet art ancien. Si dans ce projet, elle déroge en partie à la tradition, c'est pour en retrouver l'essence. Une question de regard. Observer l'oeuvre en cours de création était à l'origine réservé au seigneur qui avait commandé le bouquet. Espace-temps qui est ici proposé à l'attention du public.

L'évocation abstraite de deux récits japonais traverse cette chorégraphie. Le second est devenu le titre de la pièce. Shinbaï, le vol de l'âme, est un kyogen, sorte de farce intermédiaire dans le théâtre nô qui raconte les aventures malheureuses d'un seigneur cherchant à s'approprier les secrets de l'ikebana. Ainsi se tisse la toile de mystérieux échanges, aux situations parfois humoristiques. La joute cordiale et visuelle se déroule sur fond de musique électronique. Nappes sonores qui enveloppent tour à tour avec excès, décalage ou distance, les étapes traversées.

Pour composer des images ensemble, les deux artistes ont tout d'abord commencé à mettre en place ces jeux d'appels et de réponses, à poser les règles d'un dialogue gestuel qui consiste à composer un paysage avec des objets. À la façon d'un rébus ou d'une longue charade, chacune agit à la suite de l'autre, cherchant à comprendre la vision de l'autre, à inclure son propre corps dans les images qui se construisent sous les yeux du public, allant jusqu'à modifier, transformer les rôles traditionnels de maître et d'assistante auxquels se réfèrent leurs positions respectives.¬†

Convaincue que les autres disciplines contribuent à l'enrichissement de son propre langage, la chorégraphie, Emmanuelle Huynh réalise là un projet qui aura pris dix ans pour se concrétiser. " Une pièce conçue comme un objet artistique de rencontre qui tente d'éviter les images convenues en inventant une autre pensée de l'écriture dans l'espace ". Sorte d'architecture organique et végétale où se reflètent différentes facettes ou visions du monde.¬†

 

samedi 5 décembre 2009 au château de Versailles, rotonde de l'orangerie (17:00 et 20:00)
du 10 au 13 décembre 2009 au couvent des Récollets Maison de l'architecture dans le cadre du Festival d'Automne à Paris : jeudi 10 à 20:00, vendredi 11 à 20:00, samedi 12 à 17:00 et 20:00, dimanche 13 à 15:00 et 18:00.