Opéra
LE MANDARIN MERVEILLEUX

DE BELA BARTOK

21 Sept. ► 23 Sept. 2007

© DR/masterfile/Michael Clement

Le Mandarin de Béla Bartók n'a rien de merveilleux. En 1926, lors de sa création, le livret fait scandale : il met en scène trois voyous et une prostituée. Celle-ci attire les hommes, ses clients, dans une ruelle sombre pour que ses trois complices les détroussent. Le décor est planté, digne d'un film expressionniste allemand. La musique inquiétante et dramatique de Béla Bartók, interprétée ici par l'Orchestre National des Pays de la Loire, dirigé par Daniel Kawka, donne à l'argument de Menyhert Lengyel la densité d'un cauchemar éveillé. La victime est un riche mandarin chinois. Le compositeur fait éclater dans ce ballet le réalisme cru et brutal du monde contemporain : le mandarin chinois est dépouillé, massacré, ses membres se disloquent au cours d'une danse macabre. Et c'est la chorégraphe Lucinda Childs, une grande figure de la post-modern dance qui s'empare de cette histoire.

" La structure profonde de la chorégraphie m'a été dictée par la partition complexe de Bartók. Je l'ai créée ainsi pour compenser l'alternance de rythmes musicaux. (...) Je propose une lecture semi narrative de ce ballet, dans la mesure où je mêle le récit à des passages plus abstraits, notamment les ensembles dansés par les douze danseurs ".
Lucinda Childs.

La chorEgraphe nous livre ici une pièce d'une élégante abstraction, évitant les pièges du grand guignol, tout en préservant la brutalité et la sauvagerie de l'ouvre de Bart√≤k.
" C'est une soirée de haute tenue que le remarquable Ballet du Rhin consacre à Béla Bartók... les éclairages raffinés de Christophe Forey servent à merveille la vision sobre et racée que propose Lucinda Childs du génial Mandarin merveilleux... "
Raphaël de Gubernatis, Le Nouvel Observateur

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