Opéra
LE CHATEAU DE BARBE-BLEUE

DE BELA BARTOK

21 Sept. ► 23 Sept. 2007

© DR/masterfile/Michael Clement

Barbe-Bleue introduit Judith, sa nouvelle épouse, dans sa demeure. La mariée a tout quitté pour le suivre, sa famille et son fiancé. Elle est amoureuse de Barbe-Bleue et n'entend pas le renier. Et puis celui-ci ordonne de condamner la porte qui donne sur l'extérieur. Judith se retrouve enfermée, dans l'obscurité et l'humidité, elle décide à tout prix de faire entrer à nouveau la lumière dans sa nouvelle maison. Elle aperçoit les seules ouvertures du château, les sept portes intérieures fermées à clef. Elle n'a plus qu'une idée en tête : obtenir les clefs.
Le conte de Perrault condamnait la curiosité d'une femme qui avait ouvert en cachette le cabinet que lui interdisait son mari. Bart√≤k ne garde du château que la nuit inquiétante dans laquelle Judith et Barbe-Bleue se perdent ensemble dans une descente aux enfers où la frayeur se mêle à la fascination.
L'ouvre est écrite en 1910 par Béla Balazs, ce mystère s'inscrit dans la vieille tradition des balades de Transylvanie. Il le propose à Zoltan Kodaly et Béla Bart√≤k.
Zoltan Kodaly refuse mais Béla Bart√≤k se met à la composition dès 1911, retouche et remanie deux fois sa partition avant la version définitive de 1918 ; Zoltan Kodaly la décrira comme " un volcan musical qui entre en irruption pendant soixante minutes de tragédie condensée ".
Bousculés par une musique puissante qui exalte les pulsions, saisis par la mise en scène charnelle de Patrice Caurier et Moshe Leiser, Gidon Saks et Jeanne-Michèle Charbonnet sont ce couple maudit hors du commun qui se jette avec ravissement aux oubliettes du désir. Dans cette ouvre, la jouissance et la mort se côtoient, la domination s'abandonne, la soumission se complait, l'amour se brûle, le monde tenu à distance n'apportera pas le salut.

Le château de Barbe Bleue

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