théâtre théâtre
La mélancolie des dragons

Philippe Quesne

24 Nov. ► 25 Nov. 2015

Durée 1H20

Mercredi 25 novembre à 19h30, représentation adaptée en LSF par Vincent Bexiga

RENCONTRE avec l'équipe artistique à l'issue de la représentation du 25 novembre.

© Martin Argyroglo

CONCEPTION, MISE EN SCÈNE ET SCÉNOGRAPHIE PHILIPPE QUESNE

Des hard rockers qui transportent un parc d’attractions dans le coffre de leur voiture, tombent en panne dans un paysage de neige. Philippe Quesne dissèque avec humour ses personnages décalés à la conquête de l’inutile. Où l’on verra que le merveilleux peut naître de presque rien, si l’on se laisse embarquer dans un rêve commun.

Des métalleux chevelus mangent des chips dans une Citroën AX à l’arrêt… Ils sont six, plus un chien, errant dans un paysage de neige qu’ils tentent de faire coller aux visions de leur pays imaginaire. Ils invitent une amie à partager leur projet de création et la guident dans leur « parc d’attractions » portatif, sorti d’une remorque. Le public découvre leur univers dérisoire avec les yeux d’Isabelle qui trouve tout « super ». On se laisse emporter dans la vie de cette communauté bancale à la Deschiens, loin de tout spectaculaire.
Le mot n’est pas toujours utile, le silence fait partie de la partition, avec les fumées, les lumières, et le Still loving you des Scorpions.
Et l’on rit énormément à cette traversée du rien, sans aucune trace d’ironie, envoûtés par la bonne humeur, la simplicité de la petite bande. Avec cette tranche de vie improbable, pleine d’humanité et de poésie, le plasticien Philippe Quesne invente une autre manière de faire du théâtre, un espace où il fait bon vivre ensemble…

Parce qu’elle ignore le cynisme, La Mélancolie des dragons ouvre bien sur un autre univers, sorte d’utopie non violente, attentive aux choses et aux gens. Dans un monde où tout doit faire événement, Philippe Quesne prend la tangente, et ça fait du bien.
René Solis, Libération.