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C'EST UN MÉTIER D'HOMME

David Migeot et Denis Fouquereau

16 Sept. ► 11 Oct. 2014

Attention horaires et relâches !

Du 16 au 19 sept. 19H30 | 22, 23 et 25 sept. 19H30 | 24 sept. 15H et 19H30 | 29 et 30 sept. 19H30 | 1er oct. 15H et 19H30 | 2 oct. 20H30 | 4 oct. 18H et 20H30 | 5 oct. 16H | 6 oct. 19H30 | 8 oct. 19H30 | 9 oct. 20H30 | 10 oct. 19H30 | 11 oct. 18H

Durée 1H 

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Ouvrage Collectif de l'Oulipo
Conception et jeu David Migeot et Denis Fouquereau

L’Oulipo joue avec les mots depuis plus de 50 ans. Deux acteurs débridés nous en donnent un échantillon ludique dans ces autoportraits réjouissants. Un exercice de style façon Raymond Queneau.

L’Autoportrait du Descendeur de Paul Fournel commence ainsi : « Mon métier consiste à descendre du haut de la montagne jusqu’en bas. À descendre le plus vite possible. C’est un métier d’homme. » Suivant la même structure, Hervé Le Tellier et d’autres membres de l’OULIPO calquent de courts portraits désopilants : Le Descendeur devint Buveur : « Mon métier consiste à descendre du haut de la bouteille jusqu’en bas » ; Séducteur : « Mon art consiste à séduire les femmes au cours d’une soirée. À séduire le plus vite possible... ». mais aussi Tueur à gages, Écrivain, Psychanalyste... Complices dans plusieurs spectacles de Frédéric Bélier-Garcia, David Migeot et Denis Fouquereau s’en donnent à cœur joie dans cette sélection de portraits décalés.
Pour mémoire, c’est le 24 novembre 1960 que Raymond Queneau et François Le Lionnais ont fondé l’Oulipo (l’OUvroir de LIttérature POtentielle). Règle du jeu : inventer des contraintes formelles pour produire des œuvres originales.
Ce spectacle qui a réjoui le public lors du Samedi en ville imaginé par le NTA en 2013, est de retour dans un nouveau format, avec le même duo de comédiens irrésistibles.

PROGRAMME DE SALLE

Les «métiers d’homme» ont été choisis dans l’ouvrage Autoportraits d’hommes et de femmes au repos qui réunit les autoportraits suivants :
Le descendeur (Paul Fournel), L’écorcheur (Paul Fournel), Le ressusciteur (Jacques Jouet), Le fonctionnaire (Frédéric Forte), Le psychanalyste (Hervé Le Tellier), La fourmilière (Michelle Frangaud), Le tyran (Jacques Jouet), Le rénovateur (Marcel Bénabou), L’écrivain (Hervé Le Tellier), La toupie (Michèle Audin), Le philosophe télévisuel (Hervé Le Tellier), La racine de 2 (Michèle Audin), Le buveur (Ian Monk), Le secrétaire (Daniel Levin Becker), Le séducteur (Hervé Le Tellier), Le biographe (Jacques Jouet), Le tueur à gages (Olivier Salon), Le blasphémateur (Hervé Le Tellier), La femme en quiétude (Michèle Audin), Le spéculateur (Marcel Bénabou), Le Président (Hervé Le Tellier)
Textes complémentaires :
Le Djihadiste (Hervé Le Tellier)
Le terminateur de spectacles (David Migeot)
L’amoureux (Denis Fouquereau)

C’est un métier d'homme
Tout est parti d’une courte nouvelle de Paul Fournel, actuel président du groupe de l’OULIPO, qui dresse un autoportrait du descendeur.
Mon métier consiste à descendre du haut de la montagne jusqu'en bas. À descendre le plus vite possible. C'est un métier d'homme. D'abord parce que lorsqu'il est en haut, l'homme a envie de descendre en bas, ensuite parce que lorsqu'il y a plusieurs hommes en haut, ils veulent tous descendre plus vite les uns que les autres.
Un métier humain.
Je suis descendeur.
Il y a eu Toni Sailer, il y a eu Jean Vuarnet, il y a eu Jean-Claude Killy, il y a eu Franz Klammer, il y a eu les Canadiens et, maintenant, il y a moi. Je serai cette année champion du monde et, aux prochains Jeux olympiques, j'aurai la médaille d'or.

Hervé Le Tellier, s’inspirant de la structure utilisée par Fournel, a ensuite écrit un Autoportrait du séducteur, qui débute, à quelques détails près, de la même façon. “Mon art consiste à séduire les femmes au cours d’une soirée. A séduire le plus vite possible…”
Paul Fournel a repris sa plume pour un Autoportrait de l’écorcheur. Et d’autres auteurs se sont pris au jeu… C’est un métier d’homme compile ainsi une vingtaine d’autoportraits, tous construits suivant une même structure, avec plus ou moins de liberté. Un « Autoportrait » collectif de l’Ouvroir de littérature potentiel pour le 50e anniversaire de sa création.

L’oulipo
L'Oulipo, c'est l'OUvroir de LIttérature POtentielle.
Ce n'est pas un mouvement littéraire mais un un rassemblement d’auteurs, amoureux des mots et des textes, qui se réunissent pour le plaisir de travailler sur les possibilités de l'écriture.
L’Ouvroir de Littérature Potentielle (OULIPO) a été fondé, Le 24 novembre 1960, par François Le Lionnais, Raymond Queneau et une dizaine de leurs amis écrivains et/ou mathématiciens et/ou peintres. Plus tard seront cooptés notamment : Jacques Roubaud en 1966, Georges Perec – qui sera une cheville ouvrière de l’Ouvroir – en 1967, Paul Fournel (1972), Harry Mathews (1974), François Caradec et Jacques Jouet (1983), Hervé Le Tellier (1992), Michelle Grangaud et Oskar Pastor (1995), Ian Monk (1998), Anne Garréta (2000), Olivier Salon (2000), Valérie Beaudouin (2003). Michèle Audin (2008), l'espagnol Pablo Martin Sanchez et l'argentin Eduardo Berti (2014) complètent la composition actuelle de l’Ouvroir.
L'Ouvroir de Littérature Potentielle se situe au croisement des mathématiques et de la littérature.
Avec l'OULIPO, la rigueur devient source de créativité. Il s'agit d'établir des règles, des contraintes formelles, puis de les traduire sous forme de textes. Premier exemple avec Exercices de style, (1947) dans lequel Queneau écrivit la même histoire de 99 manières différentes. En 1961, il publie Cent mille milliards de poèmes, un petit ouvrage de dix sonnets dont chaque strophe est découpée pour pouvoir se combiner aux autres. Coopté en 1967, Georges Perec donne bien vite au mouvement quelques-uns de ses plus beaux fleurons. Avec La Disparition (1969), il signe un premier tour de force: quelque 300 pages écrites sans la lettre «e», lettre disparue. Cette contrainte répond au doux nom de lipogramme. Avec Les Revenentes (1972), titre volontairement fautif, il s'impose la règle inverse: «e» sera la seule voyelle. On peut trouver une longue liste de contraintes étonnantes sur le site de l’OuLiPo. Les éditions de la Bibliothèque Oulipienne proposent de nombreux titres à découvrir comme Cabinets de curiosité de Frédéric Forte, La vérité sur le Voyage d’hiver de Michèle Audin, Ruminations de l’atelier oulipien, de l’improvisation et du potentiel de Jacques Jouet, Maître et disciple de Hervé Le Tellier…

Les interprètes
David Migeot - Après une formation au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, il joue au théâtre dans des mises en scène de Stéphane Daurat, Arnaud Perrel, Catherine Hauseux, Klaus Mickaël Grüber, Catherine Hiegel, Frédéric Bélier-Garcia, Maurice Bénichou, Frédéric Cacheux… Plus récemment il joue dans L’ombre de Mart de Stig Dagerman, Le songe de Strindberg, mises en scène de Jacques Osinski, L’Histoire du soldat, mise en scène de Lucie Berelowitsch, Le fait d’habiter Bagnolet de Vincent Delerm, Pourquoi moi et mes frères on est partis de Hermine Tillette de Clermont-Tonnerre, mises en scène de Sophie Lecarpentier, La cruche cassée d’Heinrich Von Kleist, Yaacobi et Leidental et Yakich et Poupatchée de Hanokh Levin, mises en scène de Frédéric Bélier-Garcia, Le bourgeois gentilhomme de Molière et Jean- Baptiste Lully, mise en scène de Catherine Hiegel, La nuit des rois de Shakespeare et Z comme Zigzag d’après Gilles Deleuze, mises en scène de Bérangère Jannelle… Au cinéma et à la télévision, on a pu le voir dans Fast life de Thomas N’Gijol, Le métis de Dieu de Ilan Duran Cohen, Très bien, merci d’Emmanuelle Cuau, Violence des échanges en milieu tempéré, de Jean-Marc Moutout… Il prête sa voix pour des documentaires comme Les Français du jour J de Cédric Condom ou Automne Allemand de Michael Gaumnitz.
Denis Fouquereau - Après le Conservatoire d’art dramatique, il s’intéresse à la pratique du clown via différents stages, tout en continuant le théâtre en participant à plusieurs ateliers de formation et de recherche du NTA. Il joue dans Mr. Mockinpott de Peter Weiss mis en scène par Loïc Méjean. Suivront Héraclès, 12 Travaux écrit et mis en scène par Laurent Rogero. Il joue également dans des spectacles de Frédéric Bélier-Garcia : Yakich et Poupatchée de Hanokh Levin, La Princesse transformée en steak-frites de Christian Oster, Le Barbier de Séville de Rossini. Il joue pour le Théâtre Icare, dans Le Chapeau de paille d’Italie de Labiche, mise en scène de Christophe Rouxel et collabore avec des compagnies régionales comme la Cie Map, Madame Suzie. Il a également travaillé en partenariat avec Angers Nantes Opéra. Parallèlement il a pratiqué la musique au sein de la fanfare À la gueule du Ch’val. Chanteur auteur interprète, il fut membre du groupe Henri Léon et les Autres (chanson théâtralisée) et a créé le spectacle musical Les Reprises de l’Impossible avec une mise en scène de Philippe Chasseloup.