Musique
VINCENT DELERM

MUSIC HALL

04 Nov. 2009 — 00:00

© Mélanie Elbaz

Le musicien-chanteur fait son cinéma ! Avec Quinze chansons, Vincent Delerm honore le 7ème art et nourrit le sien encore un peu plus de poésie fantasque et de petits riens d'un symbolique quotidien. Du cinéma dandyssimo‚ en compagnie du trompettiste surdoué Ibrahim Maalouf, de retour au Quai pour notre plus grand plaisir !

Le poète Mallarmé voulait reprendre à la musique son bien. Le musicien Vincent Delerm reprend, lui, le bien du cinéma. Avec son nouvel album sobrement baptisé Quinze chansons, l'auteur de Fanny Ardant et moi, son premier succès, réinvestit de sa posture et de sa voix de dandy le monde du 7ème art. Rien d'étonnant lorsqu'on a consacré une maîtrise à François Truffaut, sous le titre En quoi le cinéma de François Truffaut est-il littéraire ?
Cinéma, littérature, chanson et même music-hall : l'homme des petites gorgées poétiques du quotidien n'hésite pas à pimenter ses prestations scéniques d'élucubrations poéticoréalistico- humoristiques. Vincent Delerm aime la mise en scène (il a récolté les fruits de cette autre passion avec sa pièce Le fait d'habiter Bagnolet) et c'est en véritable homme de théâtre qu'il planche sur ses spectacles. C'est ainsi qu'il a enchaîné ses ciné-concerts à La Cigale (Paris), tous les lundis du mois de mars dernier, et entraîné ses fans dans un monde d'images hétéroclites, mêlant vieilles réclames des années 70 et création toute personnelle, en se faisant même héros d'un film muet.
Quinze chansons, symbole de traversée des frontières artistiques mais aussi des frontières océanes. L'album, qui se décline en courts et en longs (chrono) métrages, en appelle à l'Amérique, celle de Woody Allen et du cinéma new-yorkais. Mais que les Delermmaniaques se rassurent : la Delerm touch demeure, faite d'auto-dérision, de fantaisie légère et de chroniques ludiques du temps qui tourne‚ comme une bobine.¬†