Ivan Márquez / TNS
REPRÉSENTATIONS PUBLIQUES :
MER 14 DÉC - 19H - LA SERRE
JEU 15 DÉC - 14H30 - LA SERRE
12/13/15/16 DÉC - REPRÉSENTATIONS EN ITINÉRANCE DANS LE CADRE DE PARTENARIATS
Dans le cadre de leur formation, les élèves metteurs en scène de l'école du Théâtre National de Strasbourg dirigée par Stanislas Nordey, conçoivent et mènent des projets itinérants en immersion dans des structures partenaires.
Ivan Màrquez, élève metteur en scène au TNS, a choisi Le Quai. Il travaillera avec les dix étudiants du COP / CPES.
« Ce projet avec les jeunes artistes du COP, m’a semblé l’occasion idéale pour provoquer la rencontre entre un auteur et des publics, en dehors des murs du théâtre. Georg Büchner (1813-1837), auteur allemand mort à seulement 24 ans, a marqué la littérature théâtrale avec une œuvre éclectique et en partie inachevée. Il a écrit un drame historique, une comédie, et ce que certains considèrent comme le premier drame social, en plus d’une nouvelle et d’un pamphlet. Je propose de traverser son œuvre en seulement trois semaines. Un temps évidemment très court, trop court - mais faire du théâtre dans l’urgence, c’est un moyen de repenser le temps, de transgresser les contraintes, de s’interdire la possibilité de reculer. L’urgence produit une énergie créatrice qui nous fera “habiter” Büchner, pour partager de manière nomade son effervescence dans la cité. »
Georg Büchner (1813-1837)
Auteur dramatique, scientifique, révolutionnaire, Georg Büchner est mort à vingt-trois ans en ayant marqué le théâtre moderne pour toujours. Originaire de Darmstadt dans le grand duché de Hesse, il va s’exiler à Strasbourg puis à Zurich, persécuté après avoir rédigé un pamphlet qui dénonçait l’oppression politique et économique dont sont victimes les paysans Allemands. C’est dans cette fuite qu’il écrira les trois pièces qu’on lui connaît : un drame sur la Révolution française, une comédie qui parodie le pouvoir aristocratique, et un troisième drame qui renouvellera la littérature dramatique par sa forme et son contenu
La Mort de Danton
Première pièce de Georg Büchner et la seule à avoir été publiée de son vivant, La Mort de Danton revisite les événements entre février et avril 1794, pendant cette période de la Révolution française qu’on nomme la Terreur. En quelques semaines, Georges Danton passe d’être une des figures les plus importantes et influentes de la révolution, à être guillotiné par Robespierre. En reprenant cet épisode historique, Georg Büchner compose un drame tout à fait nouveau dans son genre où même les grands hommes ne sont que des pions de la machine de l’Histoire qui avance aveuglément, irrévocablement. Ce texte d’une grande poésie nous replonge dans la pensée et dans les joutes oratoires de la Révolution, et pose la question de notre libre arbitre et de notre place dans la mécanique du monde.
Léonce et Léna
Léonce et Léna c’est l’histoire d’un mariage forcé entre un prince et une princesse. Une trame on ne peut plus conventionnelle dans le répertoire théâtral classique. Les deux personnages fuient les obligations d’un système politique décadent et l’ennui de leurs existences absurdes. Or, pendant leur fuite, et ignorant tout l’un de l’autre, ils se rencontrent et décident de se marier, accomplissant la volonté du roi sans le savoir. Léonce et Léna est une comédie de la comédie. Georg Büchner reprend et détourne les codes de ce genre théâtral pour montrer en quoi ces figures de pouvoir sont des marionnettes obsolètes et vides de sens. Pièce impertinente et drôle, elle a une portée philosophique et poétique sur l’existence humaine.
Woyzeck
Fragmentaire et inachevée, dernière pièce de Georg Büchner, Woyzeck raconte le meurtre commis par un jeune soldat, Franz Woyzeck, sur sa maîtresse Marie. Inspirée d’un fait divers réel qui fut l’un des premiers cas de psychiatrie pénale en Allemagne, cette pièce inaugure le théâtre social européen. C’est en effet une tragédie novatrice qui a pour personnage principal un prolétaire et pour force motrice les structures sociales qui maintiennent Woyzeck dans la misère et le poussent à la fois vers la folie et la misogynie. Pièce mythique qui par sa forme ouvre la porte de la modernité dramatique, Woyzeck est d’une limpidité et d’une puissance redoutables, comme un scalpel qui dissèque l’âme humaine.