DANSE
SIGUIFIN

Amala Dianor

18 Oct. 2022 — 20:00

Durée : 55mn

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Dans les mythologies, les « monstres » reflètent des aspirations, des peurs et des idéaux. 

À la manière d’un cadavre exquis, les chorégraphes Amala Dianor, Alioune Diagne, Naomi Fall et Ladji Koné composent une créature de sang-mêlé. Neuf interprètes originaires du Sénégal, du Mali et du Burkina Faso lui donnent vie.

Comment naissent les chimères ? Certaines émergent des cadavres exquis, ce jeu de dessin collectif et faussement naïf prisé des surréalistes. Avec Siguifin, qui signifie « monstre magique » en bambara, le chorégraphe Amala Dianor transpose les logiques de cet exercice de papier à la scène et aux gestes. Trois chorégraphes, originaires de trois pays limitrophes dans l’aire linguistique bambara, composent chacun, avec trois jeunes interprètes et à partir de leurs danses propres, une partie du puzzle : Naomi Fall au Mali, Ladji Koné au Burkina Faso et Alioune Diagne au Sénégal. Amala Dianor, quant à lui, coud ces volets ensemble avec comme fil rouge cette interrogation, laissée ouverte : « Quel est le présent de ces artistes, quel futur construisent-ils ensemble en dialogue avec le monde ? » Cette écriture collective accouche d’une créature dont les neufs performeur·euse·s· sont le sorganes vitaux : c’est leur énergie explosive qui la fait respirer, jouir, exulter et bouillonner, sur un plateau presque nu. Une manière, à travers l’hybridation, d’acter une autre façon d’être au monde, débarrassée des démarcations archaïques héritées de la colonisation, et de l’essentialisation des cultures.                  


© Laurent Philippe