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ROSES

Nathalie Béasse

26 Nov. ► 28 Nov. 2014

Mer. 19H30 | Jeu. et ven. 20H30

Soirée Enfants le 28 nov. | 3€ - Réservation 02 41 22 20 20 

Nathalie Béasse

D’après la tragédie de Richard III de William Shakespeare

Mise en scène et scénographie Nathalie Béasse

 

Chacun cherche son Richard III… Pour Nathalie Béasse, il ne s’agit pas de trouver le héros de Shakespeare, mais de s’en amuser, questionner ce qui l’entoure, le faire traverser les corps. Avec sa « famille » de comédiens-danseurs, elle explore l’univers de Richard III.

Richard III incarne le pouvoir tyrannique dans toute sa cruauté et nourrit les fantasmes des artistes depuis la création de la pièce vers 1592. Nathalie Béasse a rencontré Shakespeare il y a 20 ans, il ne l’a plus quittée. « Il nous suit comme un esprit, pour nous accompagner dans d’autres espaces de projection, il nous aide à ouvrir des portes. Il est devant moi, il me barre la route. Alors je décide de m’en emparer, de ne plus avoir peur de ce monstre de verbe, il faut se battre avec lui, pour lui. » Les personnages auront leur objet-symbole… En français ou en anglais… La table sera le champ de bataille de cette histoire.

« Comme dans un film, entendre le texte, pouvoir entrer dans leur intimité, dans leur histoire macabre de famille. Garder la dramaturgie, la narration, mais remplacer parfois le texte par du corps, par des silences, par des espaces vides. »

Après Happy child, Wonderful world et Tout semblait immobile, Nathalie Béasse revisite pour la première fois le répertoire dramatique classique et plonge dans les convulsions de la Guerre des Deux-Roses. 

 

Extrait

Moi, qui suis tronqué de nobles proportions,

Floué d’attraits par la trompeuse Nature,

Difforme, inachevé, dépêché avant terme

Dans ce monde haletant à peine à moitié fait…

Si boiteux et si laid

Que les chiens aboient quand je les croise en claudiquant…

Eh bien, moi, en ce temps de paix alangui à la voix de fausset,

Je n’ai d’autre plaisir pour passer le temps,

Que d’épier mon ombre au soleil,

Et de fredonner des variations sur ma propre difformité.

Et donc, si je ne puis être l’amant

Qui charmera ces jours si beaux parleurs,

Je suis déterminé à être un scélérat.

William Shakespeare. La Tragédie de Richard III

Traduction Jean-Michel Déprats

 

Nathalie Béasse

Formée en arts visuels aux Beaux-Arts puis au Conservatoire national de Région d’Angers, Nathalie Béasse s’est nourrie des apports du Performing-Art et des expérimentations à la H.B.K. Braunschweig en Allemagne. Expérience de croisement des formes artistiques qui, de 1995 à 2000, la conduit à participer au collectif ZUR (Zone Utopiquement Reconstituée) qui regroupe des plasticiens, scénographes et performers à Angers.

Elle s’oriente vers une recherche plus autonome et personnelle (Tria Fata, 1997), et crée sa propre compagnie en mars 1999. Une première phase de création interroge la relation du corps à l’objet et à la narration, et la frontière entre le théâtre et la danse : Trop-plein (1999), prix du jury professionnel et prix du jury étudiant au Festival International de Théâtre des Amandiers de Nanterre, Last cowboys (2001), Landscape (2004). Le projet In Situ (2005-2007) constitue ensuite une recherche sur la relation au temps, à l’espace et à la présence avec l’introduction de l’image-film. Quatre prototypes sont créés : doorstep/in situ 1, goodnight/in situ 2, sunny/in situ 3 en novembre 2006 et so sunny/in situ 4.

Le Centre national de danse contemporaine d’Angers accompagne la compagnie de 2006 à 2008 à travers un laboratoire de recherche et des temps de création. Le Quai-Forum des Arts Vivants et ses trois structures (NTA, CNDC et EPCC-Le Quai) soutiennent le travail de Nathalie Béasse en coproduisant ses créations. Elle crée Happy Child en 2008, Wonderful world en 2011, et Tout semblait immobile en 2013.

Par ailleurs, Nathalie Béasse mène depuis plusieurs années des ateliers avec des adolescents psychotiques et a monté un projet avec des détenus de la Maison d’arrêt d’Angers en 2008.

PROGRAMME DE SALLE

Une table de huit mètres de long, immense, centrale. Comme un champ de bataille, comme un radeau où la fratrie dérive. Autour, une famille, une réunion. Un univers de couleur grise avec des pointes de rouge, où la chute d’un verre de vin aurait l’effet d’un couteau dans le ventre. Après Happy child, Wonderful world et Tout semblait immobile, Nathalie Béasse poursuit son travail autour du thème du glissement, de la perturbation, en s'emparant aujourd'hui de la puissance métaphorique de la langue de Shakespeare. La frontière des choses est de nouveau explorée... celle du rire, celle du pleur, avec ce même désir ardent de questionner le réel, de l'ouvrir à ce qui n'a pas encore été vu. Richard III est ainsi son nouvel écrin d'exploration, cette figure archétypale de la tyrannie et de la perversion portée sur le devant de la scène en 1590 avec un succès retentissant. Nathalie Béasse, elle, choisit de se saisir de la matière de Shakespeare de manière très physique et émotionnelle, tout en questionnant les rapports entre les êtres en sous-textes, par le regard par la suggestion et le non-dit, par l'engagement des corps et le mouvement. Et comme sans doute il y a un peu de Richard III en chacun de nous, elle nous donne à voir le jeu de multiples Richard se déployer. «Pour traverser, nous dit-elle, les corps et les générations...» (Anne-France Courvoisier, scène nationale de Saint Nazaire)

CHACUN CHERCHE SON RICHARD III...

Richard III incarne le pouvoir tyrannique dans toute sa cruauté et nourrit les fantasmes des artistes depuis la création de la pièce vers 1590. Nathalie Béasse a rencontré Shakespeare il y a 20 ans, il ne l’a plus quittée. « Il nous suit comme un esprit, pour nous accompagner dans d'autres espaces de projection, il nous aide à ouvrir des portes. Il est devant moi, il me barre la route. Alors je décide de m'en emparer, de ne plus avoir peur de ce monstre de verbe, il faut se battre avec lui, pour lui. Comme dans un film, entendre le texte, pouvoir entrer dans leur intimité, dans leur histoire macabre de famille. Garder la dramaturgie, la narration, mais remplacer parfois le texte par du corps, par des silences, par des espaces vides.»
Après Happy child, Wonderful world et Tout semblait immobile, Nathalie Béasse poursuit son travail autour du thème du glissement, de la perturbation, en s'emparant aujourd'hui de la puissance métaphorique de la langue de Shakespeare. Chacun cherche son Richard III…