Une immersion minutieuse dans une petite ville américaine. Bercé de mélodies country et blues, traversé d'amples récits rêveurs, soutenu par la vérité du jeu des comédiens, ce spectacle intense - joué en anglais surtitré - est signé par un artiste majeur de la nouvelle scène new-yorkaise.

Sur une grande scène vide comme un ciel du Midwest, un arc de chaises industrielles, une atmosphère de répétition de chorale. Treize comédiens-chanteurs, portés par une langue d'une précision chirurgicale, nous embarquent dans une sourde épopée surgie de l'Amérique profonde.
Sous la surface contrôlable de la vie s'étend un royaume obscur, celui des plaies laissées par la guerre civile, celui des pulsions agressives, de l'histoire d'une nation construite sur le massacre des Indiens. Le " neutral hero ", ici, un jeune black délaissé par son père, vit dans une petite bourgade de la Bible Belt. Un matin, il s'en va en quête d'ailleurs. D'un rêve...

Apôtre grinçant de l'Amérique des perdants, Richard Maxwell forge un théâtre du réel qui ausculte les mythes enfouis sous la neutralité quotidienne. Neutral hero est un anti-sitcom absolu, un spectacle minimal qui suscite une émotion inversement proportionnelle à la simplicité des moyens scéniques. Accueilli dans les plus grands festivals internationaux (Bruxelles, Vienne, Montréal, Berlin, Festival d'Automne à Paris), Richard Maxwell est un auteur important dont le lyrisme discret touche au plus profond de l'humain.

La presse
Temps, action, psychologie, tout semble suspendu dans les limbes d'une infraréalité grisâtre. Cela peut sembler exaspérant et raconte pourtant des histoires dont la tristesse et la banalité finissent par former un tout harmonieux. René Solis, Libération