Musique
LAÏKA

MISERY

20 Nov. 2009 — 00:00

© Daniel Garcia Bruno

Se lancer dans l'espace de la diva Billie Holiday n'est pas voyage aisé. Mais Laïka Fatien possède armes vocales et partenaires musicaux dignes d'un hommage à la Lady Day. Elle présente Misery, son dernier album, du bleu bonheur jazz.

Pour entamer un deuxième album par Strange Fruit, le morceau le plus célèbre de la plus grande des divas jazz, il faut s'appeler Laïka Fatien. Révélée au grand public et saluée par la critique en 2004 à la sortie de son premier album Look at Me Now, la Parisienne de naissance au sang-mêlé et à la jeunesse fragile (père ivoirien absent, mère hispanomarocaine tôt disparue) aura donc mis quatre années pour offrir de nouveau sa divine voix.
Soeur de route et de chant des Carmen Mc Rae, Sarah Vaughan ou Abbey Lincoln, exvoix du big band de Claude Bolling, mais aussi comédienne pour Jean-Luc Jeener, Xavier Lacouture et Claude Lelouch (Hasards ou coïncidences), Laïka a le jazz dans le corps et c'est d'abord en vocaliste et leader d'un quintet qu'elle honore la note bleue. Garante de l'histoire du jazz, sans déférence ni vanité, Laïka n'hésite pas à s'approprier thèmes et standards, les griffant de sa touche singulière. Et l'originalité est forcément de mise lorsqu'on s'attaque à Billie Holiday, disparue il y a cinquante ans, et aux inimitables Strange Fruit et Don't explain. Justement, Laïka n'imite pas et son art rend grâce à la Lady Day. Solidement entourée, lady Laïka impose sa voie sans trahir l'âme de l'inoubliable diva.¬†