JOHN

Stanislas Nordey s’empare de la question du suicide adolescent, via l’un des tous premiers textes de Wajdi Mouawad. Pudeur et vertige, or et cendres, animent cette oeuvre d’une sincérité peu commune.

Le texte de John est né voilà un peu plus de vingt ans, d’une commande et d’une rencontre. Alors tout jeune auteur faisant ses premières armes au Canada, Wajdi Mouawad cherche à écrire autour de la notion de rejet de soi, pour une compagnie théâtrale d’intervention sociale. C’est habité de ces questions qu’il croise par hasard un adolescent, John, à la dérive après une rupture amoureuse et rejeté par sa famille. De leur discussion naîtra cette oeuvre furieuse et essentielle, au plus près des peurs, des drames et des chagrins qui peuvent étouffer le coeur même de la jeunesse. Sous le regard de Stanislas Nordey, Damien Gabriac et Julie Moreau incarnent l’adolescence elle-même : sa beauté, ses effrois, son désir sincère et brutal de vie. Un spectacle conçu pour ouvrir le dialogue, délier la parole et permettre aux jeunes gens de s’exprimer, de dire ce qu’ils sont, croient, savent et voient. Une oeuvre essentielle sur un enjeu tabou, et crucial, de notre civilisation.