Danse
CRIBLES/LIVE

EMMANUELLE HUYNH

03 Mars ► 05 Mars 2010

© Marc Domage

légende chorégraphique pour 1000 danseurs
pièce pour dix danseurs et six musiciens

chorégraphie Emmanuelle Huynh
interprétation live de Persephassa de Iannis Xenakis par l'ensemble Percussions Rhizome

Après un accueil enthousiaste au festival Montpellier Danse 2009, cette re-création accueillera à nouveau les dix danseurs cette fois accompagnés de six musiciens partageant l'espace avec les danseurs et le public.
Oeuvrer dans les plis, les secrets de la ronde. Tel est le projet de Cribles où danseurs et ombres portées se mêlent, orchestrant un mystérieux sabbat. Ainsi le ruban des corps multipliés à l'infini déroule sa légende, colportant mille et une traces de l'histoire de la danse.¬†

La musique est le protagoniste principal de cette nouvelle pièce pour dix interprètes créée par Emmanuelle Huynh. La chorégraphe a choisi de décliner des jeux qui lui sont visuellement apparus à l'écoute d'une partition particulière, Persephassa, pièce pour percussions de Iannis Xenakis créée en 1969. La force de ses rythmes pluriels est associée à la danse pour esquisser selon ses propres dires : " des cercles, des rondes, des files, des ponts, des dessins archaïques, simples et parfois désuets. J'ai aussi vu, précise-t-elle, des versatilités invraisemblables, des déchaînements abusifs, des piétinements d'autrefois, des voyages intempestifs. "

Si comme à chaque projet, la chorégraphe cherche à modifier le processus de travail, explorer de nouveaux outils, c'est à l'écriture musicale qu'elle confie cette fois le soin de ce bouleversement. La musique est à l'origine de la transformation qui intervient dans la chorégraphie. Pulsations inégales, unité de timbre, éléments chaotiques ou rudimentaires, font naître des corps des réflexes directs, presque enfantins, ils imposent des formes physiques, parfois dans la durée, jusqu'à l'épuisement comme pour la ronde, figure majeure, tenue de bout en bout, dans cette création.¬†

Dans Cribles, Emmanuelle Huynh fait surgir une certaine vérité de la fonction de la ronde. Comment orchestrer, actualiser la vie de cette figure fondamentale, le cercle élémentaire où se construit le sens de la communauté.

Les dix danseurs, jambes nues, le corps vêtu de courts impers de voyage composent une palette de couleurs vives. Comme en déplacement permanent, à la découverte de nouvelles contrées, ils puisent au réservoir infini des gestes et du mouvement. Archives ludiques et mouvantes où se révèlent des fragments de mémoires qui se transforment au fil du temps. Lignes étirées, anneau de Moebius aplati, clochettes qui donnent envie de flotter, jeu d'épervier, mains toujours liées, font de cette pièce au motif entêtant, mêlant contrainte extrême et richesse incroyable, une danse qui incite à bouger, sortir de chez soi, pour renouer avec l'être ensemble.¬†