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Bled Runner

Fellag

12 Oct. ► 14 Oct. 2017

jeudi 12 et vendredi 13 octobre | 20:00 et samedi 14 octobre | 18:00

Durée : 1H30

Soirée enfants le samedi 14 octobre

Séance de dédicace après chaque représentation à la librairie du Quai

© Denis Rouvre

Dans un florilège brûlant d’actualité de ses spectacles passés, Fellag rit de tous les tabous, rit de tous les clichés qui opposent les Français aux Algériens, l’Orient à l’Occident. Il exorcise les sujets qui font mal à notre mémoire et à notre présent communs, avec tendresse et humour.

C’est à un réjouissant voyage à travers ses œuvres précédentes que Fellag nous invite. L’artiste humoriste en a cueilli les sujets les plus marquants et signifiants qui nourrissent ou pourrissent l’imaginaire frénétique des deux sociétés française et algérienne pour les réinventer à l’aune de son regard d’aujourd’hui. Fellag signe des portraits hilarants de ses compatriotes, dépeint la société algérienne sans complaisance. En 1996, il s’installe en France, qui fait un triomphe à Djurdjurassique Bled, puis à Un bateau pour l’Australie, au Dernier chameau (accueilli par le CDN d’Angers au Grand Théâtre en 2006), à Tous les Algériens sont des mécaniciens, ou à son Petits chocs des civilisations (au THV de Saint-Barthélemy-d’Anjou en 2015). Il reconstitue le parcours d’un gamin de la Kabylie, où il est né dans les années 50, jusqu’à son arrivée à Marseille, en 1995. Pour Fellag il s’agit de « parler de façon décomplexée pour laver le mauvais sang qui en irrigue les veines ». Entre ces deux mondes, les relations restent délicates, tendues. Seul l’humour de Fellag parvient à les caresser sans se brûler les doigts. L’artiste porte un regard dénué de tout manichéisme, à la fois incisif et plein d’humanité sur ses concitoyens et sur nous, les Français, concluant dans un sourire : « Vous avez raté votre colonisation, on a raté notre indépendance. On est quitte. » Une manière de nous inciter à rire les uns avec les autres et non les uns contre les autres. Ces retrouvailles heureuses de deux publics qui dialoguent à travers des histoires poussées aux extrêmes de leur absurdité font de ce spectacle une indispensable prophétie, émouvante et caustique.