théâtre
ANTIGONE

Sophocle | Adel Hakim

10 Dec. ► 12 Dec. 2013

© Nabil Boutros

Prix de la Critique dramatique du meilleur spectacle étranger 2012, une Antigone présentée en arabe par le Théâtre National Palestinien. Le choix de la pièce de Sophocle est d'une extrême justesse par rapport à la situation du Moyen-Orient. Mais c'est l'art et le partage qui réunissent ici le public

Après la guerre fratricide des fils d'≈ídipe, Etéocle et Polynice, Créon, leur oncle, devient roi. Il décide de rendre les honneurs funéraires à Etéocle et de jeter le cadavre de Polynice aux chiens. Antigone s'y oppose et veut enterrer son frère Polynice. Créon la condamne alors à mort. Hémon, son fiancé, va essayer de sauver la jeune femme qu'il aime. La tragédie se noue, le conflit est déclaré entre morts et vivants.
Joué dans des costumes contemporains, devant la façade d'un palais très actuel, le spectacle du directeur du Centre dramatique national d'Ivry nous éloigne des interprétations convenues. Comme si, d'être jouée par des comédiens porteurs d'une histoire brûlante, la leur, celle du peuple palestinien, Antigone prenait soudain un sens neuf. Le jeu magnifique de violence contenue de Shaden Salim, interprète d'Antigone, évoque tous les excès d'une foi archaïque qui peut conduire au terrorisme.
La voix du poète Mahmoud Darwich, la musique du Trio Joubran font écho à cette ouvre si lointaine, et si proche de par sa vérité humaine.

La presse
Tout est exprimé, dans le jeu nerveux doublé d'une mise en scène à la délicatesse de pinceau, sans qu'on déplace le génie grec : la douleur intime et le mensonge des puissants. Gilles Costaz, Politis.