Henrik Ibsen / Jean-François Sivadier
du 7 au 9 janvier à 20:00
durée 2H45
------
En écho au spectacle: réécoutez la FabriQue #25 "Faut-il que la vérité existe?"
------

© Jean-Louis Fernandez
Ce chef-d’œuvre d’Ibsen dresse un portrait au vitriol d’un monde impuissant à lutter contre ses démons destructeurs même face à une urgence écologique. L’ingénieux Jean-François Sivadier excelle à mettre en scène un théâtre de troupe aussi ludique que subtil.
Ibsen signe un texte-manifeste à l’intrigue limpide. Les frères Tomas et Peter Stockmann, respectivement docteur et préfet, ont fondé ensemble un « établissement des bains » qui fait la richesse d’une petite ville portuaire de Norvège. Tomas, médecin intègre, mesure la qualité des eaux. De son côté, Peter compte sur la prospérité de la station thermale pour asseoir son pouvoir. Quand les eaux s’avèrent contaminées par la tannerie locale, les masques tombent. Débute une guerre ouverte entre Tomas, le scientifique, qui pense que la vérité se suffit à elle-même, et Peter, l’homme de pouvoir, qui prétend que, pour incontestable, la vérité n’en est pas moins relative. L’affrontement fratricide s’étend alors aux dimensions de la cité. Croira-t-on le lanceur d’alerte, qui pousse le souci de vérité jusqu’à risquer la mort sociale ? Comment arbitrer entre les exigences de la justice et les impératifs de l’économie ? Pour Sivadier, les deux frères ennemis ne sont peut-être que la double figure d’une entité unique. Et il se pourrait que rien ne fonde mieux les communautés qu’un mensonge partagé, aux dépens d’un bouc émissaire... Ibsen maintient sa fable sur une crête ambiguë en mêlant vaudeville, agit-prop et thriller politique. Le rire du spectateur sanctionne autant le cynisme du pouvoir que la vaine impertinence de celui qui l’affronte. Une mise en scène qui permet à une troupe brillante, réunie autour de Nicolas Bouchaud, tant de jouer avec les conventions théâtrales qu’avec celles du politiquement correct. Mordant et bluffant !
de Henrik Ibsen, texte français Éloi Recoing, mise en scène Jean-François Sivadier, collaboration artistique Nicolas Bouchaud, Véronique Timsit, avec Sharif Andoura, Cyril Bothorel, Nicolas Bouchaud, Cyprien Colombo, Vincent Guédon, Eric Guérin, Jeanne Lepers, Nadia Vonderheyden, et Valérie de Champchesnel, avec la participation de Julien Le Moal, scénographie Christian Tirole et Jean-François Sivadier, lumières Philippe Berthomé, Jean-Jacques Beaudouin, costumes Virginie Gervaise, son Ève-Anne Joalland, accessoires Julien Le Moal, maquillage Noï Karuna, régisseuse, habilleuse Valérie de Champchesnel, électricien poursuiteur Manu Boibien, assistants à la mise en scène Véronique Timsit, Rachid Zanouda, régie générale Dominique Brillault, Bernard de Almeida, construction du décor Ateliers MC2 : Grenoble, peinture du décor Blandine Leloup, Catherine Rankl, administration et diffusion François Le Pillouer
Production déléguée Cie Italienne avec Orchestre
Coproduction MC2 : Grenoble ; Odéon-Théâtre de l’Europe, Théâtre National de Strasbourg ; Théâtres de la Ville du Luxembourg ; Le Théâtre de Caen ; Le Quai CDN Angers Pays de la Loire ; La Criée Théâtre National de Marseille ; Théâtre Firmin Gémier / La Piscine. La compagnie Italienne avec Orchestre est aidée par le Ministère de la Culture / Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France, au titre de l’aide aux compagnies et ensembles à rayonnement national et international. Création du spectacle à la MC2 : Grenoble le 7 mars 2019. La nouvelle traduction d’Un Ennemi du peuple commandée à Éloi Recoing par la compagnie est éditée chez Actes Sud-Papiers. Remerciements aux éditions Fario de nous avoir donné la permission d’utiliser des passages de l’ouvrage de Günther Anders, La Violence : oui ou non (2014). Remerciements à : La Colline – Théâtre national, MC93 Bobigny, Théâtre National de Bretagne, Théâtre 71 de Malakoff.