Dans une station thermale, le maire cède aux puissances financières et refuse d'appliquer le principe de précaution. Ecrit en 1882 par le leader du théâtre norvégien moderne, un drame puissant aux résonances d'actualité. Une réalisation de la Fidèle Idée, une compagnie nantaise au style affirmé.

Le docteur Stockmann, médecin de la station thermale d'une petite ville, découvre que l'eau des Bains est polluée par la tannerie locale. Exalté par sa découverte et soucieux de la santé publique, il décide d'en informer ses concitoyens. Devant la perspective de travaux coûteux, d'une longue période de fermeture et d'une publicité désastreuse pour cette ville en plein essor, le médecin se retrouve peu à peu accusé d'être un " ennemi du peuple ". Entre la santé des touristes et le bénéfice des investisseurs, la population semble avoir choisi... En filigrane, Un ennemi du peuple nous interroge sur l'engagement individuel, la défense d'une certaine vérité, ici scientifique. Quelle est la force de la parole d'un homme intègre, face à la place accordée à la " majorité silencieuse " ?
Pour cette forte fable civique, Guillaume Gatteau fait le choix d'une théâtralité frontale, d'un décor sobre et d'un univers sonore en finesse. Ce qui lui importe, c'est - avec les huit comédiens, (dont Laurent Sauvage et l'Angevin Ga√´l Baron, tous deux compagnons de route, comme Guillaume Gatteau, de Stanislas Nordey) - de faire entendre les mots d'Ibsen comme une matière implosive et d'accompagner " l'écriture et la progression dramatique, à la manière d'une tempête qui se lève, le son devenant plus pressant sans jamais que l'on puisse déceler de changement... ".