Ancien étudiant du CNDC alors sous la direction d'Alwin Nikolais, Philippe Decouflé a fait sa route du côté de l'humour et de l'illusion. Passé maître dans les grands spectacles visuels et chorégraphiques, il propose avec ce solo un condensé de sa formidable culture de l'image.

On ne s'attendait pas à ce que Philippe Decouflé se penche sur la plus petite unité chorégraphique : le solo. Encore plus surprenant, le choix qu'il a fait de se consacrer en particulier à sa forme la plus intime, l'autobiographie. Un écart qui invite le public à relire son parcours comme un portrait kaléidoscope aménagé entre scène et écran. Magie de l'image et du spectacle qui va du moindre détail chorégraphique, danse de pieds et de mains, aux solos géants démultipliant son propre corps à l'infini grâce à la vidéo. Du réel au virtuel, c'est bien ce chemin qui a conduit Philippe Decouflé sur les traces du mouvement, de la gravitation au décollement des corps et de l'imaginaire. Il a créé un univers singulier où se déploie son goût pour le bizarre et les décalages subtils. Ce solo est un voyage dans la réflexion et le parcours de l'artiste. Où il est question du " doute qui l'habite " et de la recherche d'une " danse du déséquilibre ", commentée en ces termes : " Avec des modèles comme les Marx Brothers par exemple, et en particulier Groucho Marx, j'ai cultivé la prise de risque malicieuse, la répétition comique de l'erreur‚ ".