théâtre
SIZWE BANZI EST MORT

PETER BROOK

16 Dec. ► 18 Dec. 2008

© Pascal Victor

Face à l'oppression, le théâtre est une nécessité. Peter Brook fait éclater avec maestria la force de résistance du théâtre des bidonvilles. Une histoire de sans-papiers ‚Äì hélas ‚Äì bien d'actualité.

Dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, Sizwe Banzi fait partie de l'immense cohorte des laissés-pour-compte. Sans permis de travail, il risque d'être renvoyé dans sa ville natale. Un soir, le destin place un cadavre en travers de son chemin. Fouillant les poches du malheureux, il découvre que ses papiers sont en règle ! Prendre son nom, voler ses papiers, perdre son identité ? il s'y refuse absolument‚ avant de décider finalement‚ Sizwe Banzi va mourir pour devenir Robert et il va désormais partager sa vie avec un fantôme.
Ecrite en 1972 par un auteur blanc, Athol Fugard, et deux comédiens noirs, John Kani et Winston Ntshona, Sizwe Banzi est mort appartient au " théâtre des townships ". Cette forme théâtrale témoigne d'une nécessité : désamorcer par la parole et le rire les humiliations perpétrées par les " Blancs " à l'encontre des " Noirs ".
Peter Brook est l'un des plus grands metteurs en scène européens. On lui doit des spectacles inoubliables (Le Mahabharata, La tragédie de Carmen, Hamlet, La cerisaie).
A 83 ans, il choisit dorénavant le minimalisme et l'Afrique, terre des conteurs. Il renoue avec l'essence du théâtre : des voix d'acteurs, une aire de jeu nue, une farce d'un humour féroce qui rend plus forte et plus belle la révolte.

 


La presse

Un texte déchirant et plein de dérision, deux comédiens drôles et poignants dans une mise en scène très dépouillée et très inventive de Peter Brook pour défendre la dignité humaine.
Le Monde