Danse
MAY B

MAGUY MARIN

12 Dec. ► 13 Dec. 2008

© Claude Brickage

S'il est courant de parler de films cultes, il est plus rare de pouvoir appliquer la même expression à la danse. May B, créée en 1981 au Grand Théâtre d'Angers, fait partie de ces pièces d'exception. Elle revient célébrer 30 ans de danse à Angers.

Ce spectacle compte aujourd'hui plus de cinq cents représentations dans le monde. Pionnière de la nouvelle danse française des années 80, Maguy Marin a signé là une ouvre manifeste à laquelle répond, comme l'envers et l'endroit d'une même médaille, une autre pièce majeure, Umwelt (présentée par le CNDC en 2006). L'artiste a d'emblée revendiqué pour la danse un principe d'engagement et d'autonomie qui a gardé toute sa pugnacité. Ce chemin d'émancipation passe par le geste et le mouvement, le sens politique qu'il revêt, la conscience du vivre ensemble. Propos cristallisé ici à travers l'hommage rendu à Samuel Beckett.
Dans May B, Maguy Marin puise dans le banal, l'hésitation, pour chorégraphier " ces gestes minuscules ou grandioses, multitudes de vie à peine perceptibles " qui traversent l'ouvre de l'écrivain. Son écriture, gestuelle autant que musicale, semble avoir littéralement incorporé les thèmes de l'auteur : l'attente, le va et vient, l'épuisement, le silence, l'humour, l'absurde. L'étrange compagnie, avec ses masques blafards et ses guenilles, quadrille le plateau. Bruissement des pas, usure des trajectoires exaltent cette respiration commune à tous les hommes soumis aux questions de l'existence. Le poétique ressassement de May B est un " peut-être ".

 

Conversation publique le jeudi 11 décembre à 19:00