théâtre
LILIOM

Frédéric Bélier-Garcia

26 Fev. ► 12 Mars 2009

© Nosoda

Des amants de la nuit, des rêves d'Amérique, une fête foraine, un braquage, une résurrection‚ Liliom est une odyssée rocailleuse des temps moderne. Cette " féerie des faubourgs " du grand auteur hongrois Ferenc Moln√°r inspire à Frédéric Bélier-Garcia un spectacle grand format, qui mêle, fanfare battante, le tragique au mélo, l'humour au fantastique.

Une fable foraine
J'aime dans Liliom cette féerie de banlieue, à la fois naïve et brutale‚
J'aime ses scènes très précises comme prises dans la stupeur du fantasme, qui semblent surgir de l'imagination " primitive " de ses protagonistes et qui emportent tout dans un torrent tragique.
Mon souhait est de mettre en scène cette fable foraine dans une faconde contemporaine, tout en respectant ce qui suscita mon désir premier pour cette ouvre, le voyage que la pièce suggère, des manèges de nos enfances aux terrains vagues de nos errances, en passant (bien sûr) par le paradis‚
Je voudrais mettre en scène une odyssée à la fois simple et spectaculaire du temps présent qui pourrait " presque " être racontée par (et pour) un enfant turbulent.
C'est un spectacle pour onze comédiennes et comédiens, beaucoup de musique et pas mal de bruit, du théâtre grand format imaginaire.

Frédéric Bélier-Garcia

 

 

Moln√°r à propos de Liliom
Mon but était de porter sur scène une histoire de banlieue de Budapest aussi naïve et primitive que celles qu'ont coutume de raconter les vieilles femmes de Josefadt. En ce qui concerne les figures symboliques, les personnages surnaturels qui apparaissent dans la pièce, je ne voulais pas leur attribuer plus de significations qu'un modeste vagabond ne leur en donne quand il pense à eux.
C'est pourquoi le juge céleste est dans Liliom un policier chargé de rédiger les rapports, c'est pourquoi ce ne sont pas des anges, mais les détectives de Dieu qui réveillent le forain mort, c'est pourquoi je ne me suis pas soucié de savoir si cette pièce est une pièce onirique, un conte ou une féerie, c'est pourquoi je lui ai laissé ce caractère inachevé, d'une simplicité statique qui est caractéristique du conte naïf actuel où l'on ne s'étonne sûrement pas trop d'entendre le mort se remettre soudain à parler. L'auteur, a-t-il le droit de nous plonger dans la perplexité ? A-t-il le droit d'exiger du public qu'il ne pose pas de question du type " Ce conte est-il une rêverie ? " " Comment un homme mort peut-il revenir sur terre et vaquer ici à ses occupations, faire quelque chose ? "

 

 

Ferenc Moln√°r - Traduction Niki Théron




Extrait

Julie – Tu pourrais au moins dire bonjour.
Liliom – Pour quoi faire ? Pourquoi tu me cherches ?
Julie – Je te cherche pas.
Liliom ‚Äì Alors, la ferme. Tu vas encore me dire que j'ai traîné toute la nuit, que j'ai pas de blé, qu'y a rien à bouffer !
Julie – Je dis rien.
Liliom ‚Äì Je le vois au bout de ton nez, que tu vas le dire. Dégage d'ici.
Il marche de long en large, furieux. Tout le monde a peur de lui et recule quand il s'approche.

Liliom. Ferenc Moln√°r
traduction Kristina Rady, Alexis Moati, Stratis Vouyoucas

 

rencontre avec le public le mercredi 4 mars après la représentation