Danse
LE SACRE DU PRINTEMPS

Xavier Le Roy

05 Avr. 2013 — 00:00

© Vincent Cavaroc

DIPTYQUE SACRE DU PRINTEMPS

Un danseur se glisse dans la gestuelle d'un chef d'orchestre. Et l'interprète comme chorégraphie en soi. Il choisit ainsi d'interpréter une musique très connue : Le Sacre du printemps d'Igor Stravinsky. Voici de quoi repenser tout le dispositif perceptif d'une écoute. une expérience insolite.

Xavier Le Roy n'est pas spécialiste de la musique. il est danseur, chorégraphe. il n'a de cesse de remettre en jeu(x) les conventions du spectacle. Pour chorégraphier Le Sacre du printemps, il utilise la partition gestuelle d'un chef d'orchestre observé en train de diriger une répétition du Sacre du printemps. Cette musique est à ce point connue de tous, que l'esprit se défait aisément du primat de la stricte écoute, pour rentrer dans le geste dansé. Tour à tour austère ou aussi bien bouffonne, cette chorégraphie suggère de réenvisager tous les liens entre geste et musique. La limite n'est plus si nette entre ce qui paraît diriger, et ce qui paraît suivre, du chef qui intervient et du son qui se module, inexorablement. Mais au fait, ce trouble perceptif ne rappelle-t-il pas combien l'ouïe est aussi fonction corporelle, et affaire de spectateur-auditeur qui alors (se) dirige à sa manière ? une expérience à effectuer, tout sauf ennuyeuse.