Danse
LE BENEFICE DU DOUTE

Christian Rizzo | l'Association fragile

14 Fev. 2013 — 00:00

© Marc Domage

DIPTYQUE CHRISTIAN RIZZO 

Longtemps Christian Rizzo a été présenté comme un outsider arrivé à la danse après avoir joué dans un groupe de rock et être passé par la mode‚ Son écriture chorégraphique et ses compositions visuelles ont su imposer l'individualité d'un style qui atteint sa pleine maturité avec Le bénéfice du doute.

Les spectacles de Christian Rizzo ont évolué vers une forme d'épure, se délestant progressivement des éléments de décor et des accessoires qui ont fait sa marque de fabrique. " Je ne souhaite plus faire évoluer les danseurs dans un cadre qui leur préexiste, explique-t-il. Ma préoccupation est de mettre en scène leur énergie. Je prends le temps de faire émerger la vérité des corps livrés à eux-mêmes ". De l'abstraction du mouvement adviennent des situations et des espaces. Le bénéfice du doute n'est pas pour autant un spectacle sans scénographie : un environnement complexe s'invente à travers le magnétisme des corps, les épiphanies lumineuses de Caty Olive et la musique électronique " tridimensionnelle " de Robin Rimbaud, alias Scanner. Les actions scéniques qu'accomplissent les danseurs acquièrent une dimension cérémonielle : ils embrassent le proche et le lointain, s'enlacent, se soutiennent, se soulèvent, se désassemblent, interagissent avec des mannequins qui figurent leurs doubles inertes. En même temps qu'il se dévoile, le spectacle invente son propre langage en laissant sciemment toute résolution en suspens. " En tant que chorégraphe, je n'ai rien à vendre, je n'ai pas de message politique à faire passer ni de croyance à inculquer aux autres : mon bénéfice, c'est le doute. Dès lors que l'on commence à douter, tout peut se mettre en mouvement. "