Mariant le cirque, la danse et le piano, Yoann Bourgeois crée, à partir de L'art de la fugue de Bach, un poème visuel qui donne à voir de la musique. À la manière du compositeur, il construit et déconstruit le mouvement et recherche le point de suspension, tandis que le spectateur retient son souffle.

Si l'ouvre musicale de Bach est une performance de compositeur, Yoann Bourgeois, lui, ne vise pas la surenchère d'exploits circassiens, mais cherche à déconstruire la figure de cirque. Ancien élève du Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne et du Centre national de danse contemporaine d'Angers, ses danses sont construites autour de motifs qui se forment, se déforment et se reforment sur le modèle des fugues, écritures contrapuntiques basées sur le principe de l'imitation. Avec la danseuse Marie Fonte, passée également par le CNDC, ils évoluent dans une scénographie tout aussi décomposable, un trampoline placé au centre de leurs déplacements. S'affranchissant des lois de la pesanteur, ils jouent avec la musique, le mouvement, l'équilibre, au fil de l'ouvre de Bach, interprétée au piano par Célimène Daudet. Les trois artistes décloisonnent les arts en écrivant le cirque... autrement.

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