En Italie, au début du XVIIe siècle, Galilée braque un télescope vers les astres, déplace la Terre, abolit le ciel. La Terre n’est plus le centre de l’Univers : c’est le vertige absolu pour l’Église qui lui fera abjurer ses théories. Cette épopée brechtienne raconte l’histoire du physicien Galilée, sa quête de liberté d’être et de penser, de pouvoir transmettre ses découvertes et ses certitudes face à un obscurantisme foudroyant. On assiste à la destruction d’un monde et à l’édification d’un autre. Quelle responsabilité pour le savant face à sa découverte ? La difficulté à transmettre une vérité est un des motifs récurrents de la pièce. Quels bouleversements, quels basculements provoquent les vérités publiques ? Si la Terre n’est plus le centre de l’Univers, si les planètes sont en éternel mouvement, où est Dieu ? Quelle est la place de l’Église ?
Quel monde, quelle société peut-on reconstruire à partir d’un tel bouleversement ? Chacun des personnages se débat avec ces questions. Pour Claudia Stavisky, il s’agit de mettre la Pensée au cœur du plateau, « penser est un des plus grands divertissements de l’espèce humaine » dit d’ailleurs Galilée à son ami Sagredo…  Si la science ouvre aussi de nouveaux champs d’exploration, il en va de même pour le théâtre de Brecht tant par la puissance de sa structure que celle de sa langue. La langue épique au souffle extraordinaire et organique de Brecht offre ainsi de multiples possibles au théâtre de troupe réuni ici par Claudia Stavisky autour du subtil et engagé Philippe Torreton.