Danse
LA REVOLUTION DES POLLENS

AKIRA KASAÏ

01 Avr. ► 02 Avr. 2009

© Christa Cowrie

Akira Kasaï, qualifié dès ses premières créations d'" ange descendu sur terre " et de " Nijinski du butô ", joue dans ce solo, qui a tourné dans le monde entier, de la figure du travesti. Il y explore les codes du théâtre traditionnel japonais, du butô et de la danse occidentale.

Le kabuki peut-il casser les briques ? C'est bien ce que suggère le surprenant solo d'Akira Kasaï. L'évolution même du mouvement, le changement de style dans les musiques comme dans les vêtements semblent se référer aux liens existant entre l'une des formes du théâtre traditionnel japonais, le kabuki et la danse moderne occidentale. Déjà les fondateurs du butô, les maîtres d'Akira Kasaï, Tatsumi Hijikata et Kazuo Ohno, avaient pu travailler sur ces différentes influences en inventant la danse des ténèbres dont Akira Kasaï est l'un des héritiers. La figure du travesti fonde d'emblée le travail de l'onnagata, l'acteur qui interprète les rôles féminins du kabuki, pour ensuite poursuivre l'aventure à travers le temps jusqu'à se métamorphoser tour à tour en danseur de rue, en voyageur d'aujourd'hui.
Au début du solo, il est cette essence féminine marchant lentement dans l'espace selon un rituel extrêmement précis. Mais peu à peu, passant du blanc au noir, quittant la splendeur du lourd vêtement et la poudre de riz qui blanchit son visage, Akira Kasaï bouleverse les images et les attentes pour ouvrir d'autres voies au geste, à l'espace intérieur, l'imaginaire du corps.