théâtre théâtre
Honneur à notre élue

Frédéric Bélier-Garcia

01 Fev. ► 11 Fev. 2017

Du mercredi 1er au samedi 11 février | du lundi au mercredi | 19:30 | jeudi et vendredi | 20:30 | samedi | 18:00 | relâche le dimanche

AUTOUR DU SPECTACLE

SOIRÉES ENFANTS VE 3 & SA 11 FEV
Activités, lectures, jeux et ateliers proposés aux enfants de 3-11 ans pendant que vous assistez au spectacle | 3€ par enfant (nombre de places limité). Sur réservation : 02 41 22 20 20

AUDIODESCRIPTION MER 8 FEV

RENCONTRE AVEC L’ÉQUIPE ARTISTIQUE MER 8 FEV
A l’issue de la représentation

FABRIQUE #10 « LE SPECTACLE POLITIQUE : SÉDUCTION ET THÉÂTRALITÉ »
SA 11 FEV 15H CONFÉRENCE THÉÂTRALISÉE | T400
Gratuit sur réservation au 02 41 22 20 20

FABRIQUE #10 BIS « LES SPÉCIALISTES » D’ÉMILIE ROUSSET
PERFORMANCES VE 10 FEV 18H & 19H30, SA 11 FEV 14H & 17H
FORUM | Entrée libre

ATELIER TECHNIQUE POUR LES ÉTUDIANTS (SON, LUMIÈRES, PLATEAU...)
SA 11 FEV 13h-17h Par l’équipe technique du spectacle
Gratuit avec un Bon Plan Etudiant pour les étudiants des universités et écoles jumelées Inscriptions en billetterie du Quai

DE MARIE NDIAYE
MISE EN SCÈNE FRÉDÉRIC BÉLIER-GARCIA

Création mondiale de la nouvelle pièce de Marie NDiaye. Fidèle et admiratif de l’écriture de Marie NDiaye, dont il a déjà créé Hilda et La Règle, Frédéric Bélier-Garcia met en scène Honneur à Notre Élue, un conte cruel et drolatique dont le décor principal est la politique. Pour ce faire, il sera entouré d’Isabelle Carré, Patrick Chesnais, Chantal Neuwirth, Jean-Paul Muel, Jan Hammenecker entre autres.

Jeux d’ombres et d’influences, manipulations, trahisons, corruptions en tous genres, cette nouvelle pièce de Marie NDiaye explore avec subtilité ce qui fascine ou éloigne dans une figure de dirigeant. Sa part de mystère, son charisme et aussi son opacité.
Une ville, un port. La femme qui la dirige, l’Élue honorée dans ce texte, interprétée par Isabelle Carré, est soutenue par une large majorité de la population. Elle est d’ailleurs reconduite à son poste systématiquement depuis plus de dix ans. Son bilan est flatteur. Même son Opposant est captivé.
Aux dernières élections, elle a obtenu 17 398 voix, l’Opposant 2 101 voix. L’Opposant lui-même, séduit par son adversaire, déclare : « Il faudrait que je devienne elle pour avoir enfin ce qu’elle possède et qui me manque... Elle va tenir la mairie jusqu’à ce qu’elle décide qu’elle en a assez. » Il est fasciné : « Avouez, mes amis, que son visage se substitue au vôtre quand vous voulez vous regarder dans le miroir ».
Cependant, Notre Élue a sa part de mystère sur laquelle va se tisser toute l’intrigue. Sa vie de famille est exemplaire, ses enfants bien élevés, mais elle a toujours dit à son époux que ses parents étaient morts, jusqu’à ce que ces derniers lui rendent visite… Un homme et une femme, vieux, sonnent et prétendent être les parents de Notre Élue qui, magnanime, les installe chez elle. Au fil des semaines, ils se révèlent vindicatifs et orduriers.
Le foyer devient un enfer, les enfants sont maltraités, le mari bafoué. Pire, munis d’un porte-voix, les deux vieilles rosses accusent dans les rues de la ville Notre Élue de toutes les infamies filiales. Face à la campagne de calomnies, Notre Élue ne réagit pas, ne dit rien : « Comment prouver qu’on n’a pas fait ce genre de choses ? La diffamation est plus puissante que les dénégations. Souvent on s’enferre en protestant de son innocence. Et de quel droit irais-je affirmer que ces gens mentent ? Je ne sais pas. » Pour Frédéric Bélier-Garcia, cette histoire « tiendrait plus d’un conte cruel et drolatique, comme en écrivaient Théophile Gautier ou Maupassant, que d’un conte philosophique à la Voltaire. Même si, comme lui, il réfléchit ou rêve le problème de l’existence du mal dans notre monde. Ce n’est pas un conte, mais une tragi-comédie chorale, contemporaine, fantastique ou loufoque sur le monde tel qu’il va. Ici, le mal est là parce que le bien est insupportable, et notre besoin de culpabilité empêche toute tranquillisation du monde, de l’affaire publique comme de nos destins personnels. La pièce présente, dans un récit rêveur, à la fois extravagant et quotidien, le champ des forces sourdes, magnétiques, souterraines, qui affolent et naufragent continuellement nos constructions raisonnables ou républicaines du (dit) vivre ensemble. »