théâtre
FEUX

DANIEL JEANNETEAU & MARIE-CHRISTINE SOMA

04 Fev. ► 05 Fev. 2009

© MC Soma

Un metteur en scène d'exception, Daniel Jeanneteau, explore les passions humaines au travers de trois pièces courtes d'un auteur allemand incisif et insolite.

Daniel Jeanneteau et Marie-Christine Soma suivent un chemin théâtral qui passe par Strindberg, Sarah Kane et Boulgakov. Cette fois, ils nous font découvrir un écrivain allemand du début du XXe siècle, August Stramm, qui fit carrière dans l'administration des postes et s'est tenu hors des milieux littéraires et théâtraux. Mobilisé, il mourra le 1er septembre 1915 sur le front russe, après avoir terminé son ultime pièce Destinée.
Publié tardivement en 1914 par la revue Der Sturm, ignoré par les historiens du théâtre, August Stramm se révèle un écrivain curieux de tout, traversé par le théâtre réaliste, le théâtre symboliste, le théâtre expressionniste et la psychanalyse naissante, un explorateur qui change sans cesse de territoire. L'étrangeté de son ouvre vient de la fusion qui s'y opère entre l'extrême élaboration poétique du langage et le fondement concret, charnel, réaliste des situations.
Dans les trois courtes pièces du spectacle, données dans l'ordre de l'écriture, on passe de la drôlerie féroce de Rudimentaire, au symbolisme de La fiancée des Landes et à la cruauté implacable de ce qui n'est pas dit dans Forces.
Stramm s'y fait observateur implacable de ce qui fait agir les individus : désir, jalousie, névrose. Un même espace scénographique, un jeu de miroir, les mêmes comédiens pour les trois pièces exacerberont ce laboratoire de l'humain. Feux est créé au Festival d'Avignon 2008. L'univers artistique de Daniel Jeanneteau conjugue quête esthétique et amour des textes. Il est à découvrir.


La presse

Comment jouer August Stramm ? La réponse qu'offre la comédienne Dominique Reymond est tout aussi folle. Un tour de force. Une combustion plutôt. Flamme dans une robe sombre, ondoyante, crépitante, glaçante, boule de nerfs diaphane, son apparition embrase la scène du Gymnase Aubanel. René Solis. Libération

 

rencontre avec le public mercredi 4 février après la représentation