théâtre
DEUX MASQUES ET LA PLUME

Sophie Perez et Xavier Boussiron

08 Fev. ► 11 Fev. 2011

Après Gombrowiczshow et Enjambe Charles, retour de nos deux artistes-trublions préférés dans de nouvelles péripéties, aussi extravagantes, excitantes qu'imprévisibles. Entre danse, théâtre et performance, un spectacle insolent sur le monde comme il ne va pas. Mais de quelle plume et quels masques s'agira-t-il ? Mystère‚

Faire de la parodie n'est pas une obligation. Par contre, en tirer parti exige que les choses vous habitent fondamentalement. Sans parodie pas de tragédie, sans tragédie pas de théâtre‚
Au théâtre, compte uniquement ce qui crée des faits et liquide une anecdote. L'écriture est donc celle de la scène, et bien sûr celle des textes.
Deux masques et la plume se présente comme un essai, une chronique, une allusion aux fondements de l'acteur. La formation d'un acteur ne doit pas se contenter d'enseigner la meilleure manière de se comporter sur scène : il faut aussi savoir interpréter les expériences vécues. Il n'y a pas une seule bonne façon d'exprimer la tristesse ou la joie : comme dans la vie, les choses sont complexes, voire confuses.
D'un côté, le comédien traditionnel qui interprète un rôle, et de l'autre côté l'acteur qui ne jouerait pas mais qui serait lui-même plongé dans une autre situation.
Entre Ingmar Bergman et la Comedia dell'Arte, faut-il vraiment faire un choix ?
L'acteur doit être fondamentalement hybride au point d'en devenir monstrueux : un outil de mascarade et de documentaire.
Ce qui est monstrueux s'accole à ce qui est sublime comme les deux figures d'une même réalité. Envers ces monstres c'est tout un jeu d'attraction et répulsion qui se met en place. Car ils nous ressemblent, nous sont proches, et nous inquiètent‚
L'animalité et l'horreur s'immiscent jusqu'à l'éblouissement aveuglant devant l'exploit.

" Chacun voudrait retourner en enfance. Chacun d'entre nous. Surtout les pires. "
Sam Peckinpah

Un bout de passion par personne. Une passion pour tout le monde, un plateau partagé.
Avec Susan Boyle, Stéphane Roger, Sophie Lenoir, Jean-Luc Boudin, Gilles Gaston- Dreyfus, et l'ensemble Actorhead et ses Rythmos.
Entre James Brown, pour le côté funky du corps, et Diderot, pour le côté paradoxal de l'esprit.
Trois acteurs du futur, trois autoportraits du passé, trois actes du présent.
Acte 1 : Ciao la cutie ! Jean-Luc Boudin dépucelle Susan Boyle.
Acte 2 : Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi ! Libérez le théâtre ! Libérez la rue ! Tout de suite !
Acte 3 : Le Pork-butchery and Puppets n'est pas un théâtre pour les enfants (mais un théâtre pour l'enfant qui survit en chaque enfant).
Nous pensons comme-ci. Et nous faisons comme-ça.
Et cette fois-ci, on laisse entrer trois grandes figures sinistres du théâtre littéraire dans la partie : Marcel Pagnol, Thomas Bernhard et Jean Vilar. Leur sont adjoints William Shakespeare, Daphné Du Maurier et Groucho Marx.
Tout ce petit monde se glissera dans la peau de nos comédiens-fétiches.
Deux masques et la plume se présente comme un essai, une chronique, une allusion aux fondements de l'acteur où nous remettrons en cause la culture du délassement et l'esthétique contemporaine du rire.
Qu'il soit ému par la pathétique grandeur du Roi Lear, partagé entre la Duse et Sarah Bernhardt, ou troublé par les thèses sociales démystifiantes d'Ibsen ou de Miller, hélas !, l'acteur du théâtre traditionnel reste toujours d'une certaine façon convenu et sans surprise.
Sophie Lenoir, Stéphane Roger et Gilles Gaston-Dreyfus sont les acteurs piliers de la compagnie du Zerep. Il s'agit pour cette pièce de leur composer un solo chacun selon des modalités (questionnaires, choix de textes, choix de voyages, d'objets, des invités, et de références intimes‚ ) à partir desquelles ils orienteront les composantes de ce qu'ils pensent être leur métier.
On peut être créatifs, respecter les textes classiques, et ne pas avoir une vision noire du monde. Pour cela, il suffit de ne pas être soi-même : comme un acteur.
C'est ce que vous verrez dans Deux masques et la plume.

Sophie Perez, Xavier Boussiron

La compagnie du Zerep
Fondée en 1998 par Sophie Perez, la compagnie du Zerep compte une dizaine de créations à son actif : Mais où est donc passée Esther Williams ? créé en mai 1998 au Festival Théâtre en Mai ; Détail sur la marche arrière et Leutti créés au CDDB-Théâtre de Lorient. Le coup du cric andalou créé à Maubeuge en 2004, signe la première collaboration scénographique entre Sophie Perez et Xavier Boussiron. Avec Laisse les gondoles à Venise, créé en 2005 au Théâtre national de Chaillot, Sophie Perez s'attaque au Lorenzaccio d'Alfred de Musset. Enjambe Charles, créé en 2007 et Gombrowiczshow ont été présentés au Quai-Forum des Arts Vivants.
Le Zerep regroupe depuis 2001 un noyau de collaborateurs artistiques permanents : les comédiens Sophie Lenoir, Stéphane Roger, Gilles Gaston-Dreyfus, Xavier Boussiron, Laurent Friquet et Corinne Petitpierre.
Sophie Perez et Xavier Boussiron collaborent depuis plusieurs années avec Frédéric Bélier-Garcia pour la scénographie des spectacles Liliom, Yaacobi et Leidental et cette saison Yakich et Poupatchée.