de Jean Racine | mise en scène Laurent Brethome
© Elodie Maubrun
Un classique immortel, sans fureur ni imprécations, où l'amour ne résiste pas à la raison d'état. Cultivé et baroque, un jeune metteur en scène vendéen dirige avec fièvre cette ouvre de chambre à " la tristesse majestueuse ".
L'argument trouve sa source chez Suétone. Titus, devenu empereur à la mort de son père, ne peut, selon les lois romaines, épouser Bérénice, reine de Palestine, qui l'aime pourtant profondément. Ami d'enfance de Bérénice, Antiochus espère l'épouser, mais si elle a pour lui une profonde amitié amoureuse, elle ne l'aime pas " d'amour ". D'emblée, Titus a choisi et toute l'intrigue consiste à savoir quand et comment il annoncera à Bérénice leur séparation.
Représentée pour la première fois le 21 novembre 1670 à l'Hôtel de Bourgogne, Bérénice est pour Racine une tragédie expérimentale, un terrain d'exploration : cinq actes, peu de vers, peu de scènes, une seule didascalie, trois personnages principaux, des confidents raciniens chargés de l'intendance et prenant en charge " sales pensées et sales besognes ".
Après sa remarquée mise en scène, Les souffrances de Job de Hanokh Levin, reprise cette saison au Théâtre de l'Odéon à Paris, Laurent Brethome monte avec énergie ce lamento théâtral, sensuel et musical.
Le directeur du Menteur volontaire, " tribu théâtrale " implantée à La Roche-sur-Yon, tout en refusant "¬†l'intimidation par les classiques¬†", respecte les codes et contraintes des vers. Il rend audible et sensible aux spectateurs d'aujourd'hui, cette langue magnifique. Il a trouvé en Julie Recoing (Bérénice) et Thomas Blanchard (Titus) les modernes interprètes de cette histoire éternelle d'un amour empêché.
Avec Julie Recoing, Thomas Blanchard, Philippe Sire, Sophie Mourousi, Fabien Albanese, Thierry Jolivet, François Jaulin | assistante mise en scène Anne-Lise Redais | stagiaire mise en scène Carole Melzac | conseiller dramaturgique Daniel Hanivel | conseiller chorégraphique Yan Raballand | scénographie Julien Massé | lumières David Debrinay¬†| costumes Quentin Gibelin | création musicale Antoine Herniotte | régie générale Gabriel Burnod | fabrication décor Ateliers du Grand T ‚Äì Nantes