Danse Danse
ANGELIN PRELJOCAJ

Empty moves (Parts I, II et III)

13 Jan. ► 14 Jan. 2015

Durée 1H30

Rendez-vous danse | 19H | Forum | Entrée libre

 

JC Carbonne

Après Empty moves (part I) en 2004 puis Empty moves (parts I & II) en 2007, Angelin Preljocaj poursuit son travail sur le mouvement à partir de l’œuvre Empty words de John Cage (1977). Partant du même principe de décomposition, le chorégraphe livre dans ces trois parts, une recherche époustouflante sur la construction et la déconstruction de l’écriture.

« Empty moves se nourrit des actions et mouvements inspirés par les paroles et phonèmes lus par John Cage au Teatro Lirico de Milan et enregistrés en public le 2 décembre 1977. La notion de distanciation, de désagrégation du mouvement et d’une nouvelle articulation du phrasé chorégraphique prime sur le sens et l’essence des mouvements. Par ce biais, cette pièce de danse crée une complicité avec le texte d’Henry David Thoreau qui servit de matériau de base à John Cage et tente de rejoindre l’imperturbable pugnacité de l’instigateur de cette soirée milanaise. » Angelin Preljocaj.

 « Dans cette partie à quatre, tous les coups sont permis, mais chacun écoute l’autre. À regarder leurs gestes simples, à sentir leur poids lorsqu’ils pèsent l’un sur l’autre, sans se préoccuper de ce que cela pourrait signifier, ou avec quoi cela pourrait entrer en résonance, on se repose, attentif aux seules variations kinesthésiques. On saisit une fois de plus que l’abstraction a du bon. Elle vous laisse en paix, sans imposer ni larme, ni rire. Empty moves joue avec le vide et cela n’a rien de vain. » Marie-Christine Vernay, Libération.

PROGRAMME DE SALLE

Note d'intention
Après Empty moves (part I) en 2004 puis (part II) en 2007, je souhaitais poursuivre cette recherche du mouvement à partir de l’oeuvre Empty words de John Cage. Empty moves se nourrit des actions et mouvements inspirés par les paroles et phonèmes lus en public par John Cage au Teatro Lirico de Milan le 2 décembre 1977. Tout au long de cette performance, le public relativement calme au début, réagit peu à peu et déploie sans le savoir, dans une série de cris et de manifestations sonores, une ligne supplémentaire à la partition de John Cage. Débordant ainsi son statut d’archive sonore, l’enregistrement de 1977 devient une oeuvre à part entière à laquelle a participé inconsciemment le public milanais. Pour ma part, je joue dans Empty moves sur la construction et la déconstruction de schémas chorégraphiques, en cherchant le moyen de nourrir ma propre écriture. Pour cela, la notion de distanciation, de désagrégation du mouvement et d’une nouvelle articulation du phrasé chorégraphique prime sur le sens et l’essence des mouvements.
Par ce biais, cette pièce de danse crée aussi une complicité avec le texte d’Henry David Thoreau, La Désobéissance civile, qui servit de matériau de base à John Cage, et tente de rejoindre l’imperturbable pugnacité de l’instigateur de cette soirée milanaise. Empty moves, c’est aussi une réflexion sur l’état des corps. Comment va évoluer cet état et générer une nouvelle qualité de mouvement ? En cheminant entre la première, la deuxième puis la troisième partie, l’état du corps des danseurs est modifié, c’est résolument ce qui relie les trois actes.

Angelin Preljocaj
Né en région parisienne, Angelin Preljocaj débute des études de danse classique avant de se tourner vers la danse contemporaine auprès de Karin Waehner, Zena Rommett, Merce Cunningham, puis Viola Farber et Quentin Rouillier. Il rejoint ensuite Dominique Bagouet jusqu’à la création de sa propre compagnie en décembre 1984. Il a chorégraphié depuis 47 pièces, du solo aux grandes formes et s’associe régulièrement avec d’autres artistes : Enki Bilal, Air, Karlheinz Stockhausen, Jean-Paul Gaultier, Laurent Garnier, Subodh Gupta, Laurent Mauvignier...
Ses créations sont présentées dans le monde entier et reprises au répertoire de nombreuses compagnies, dont il reçoit également des commandes comme le New York City Ballet, le Staatsoper de Berlin ou le Ballet de l’Opéra de Paris. Il a réalisé plusieurs courts-métrages et films mettant en scène ses chorégraphies et a reçu plusieurs reconnaissances dont le « Grand Prix National de la danse » (1992), le « Benois de la danse » (1995), le « Bessie Award » (1997), « Les Victoires de la musique » (1997), le « Globe de Cristal » (2009).