Formée au conservatoire, Airelle Besson est une élève surdouée qui étudie le classique à la trompette, mais également au violon. C'est finalement vers le jazz qu'elle s'oriente en débutant sa carrière professionnelle il y a une quinzaine d'années. Son talent l'amènera à jouer en compagnie d'Henry Texier, Youn Sun Nah et même Carla Bley. Après son duo avec le brésilien Nelson Veras, elle crée son quartet dans une formation surprenante qui laisse une belle place à la voix de la suédoise Isabel Sörling en symbiose avec la trompette de la compositrice. Comme en écho, les deux solistes inventent un troisième instrument entre croisements et unissons. Les quatre musiciens dessinent ainsi un groove mélodique, construit sur des motifs simples. Ils virevoltent avec subtilité et maîtrise pour construire un jazz qui, s'il emprunte à la pop, ne perd pas ses racines. Les claviers de Benjamin Moussay habillent avec subtilité les compositions aux respirations et aux espaces rêveurs. Dans ces interstices, Fabrice Moreau dévoile tout son talent en rythmiques enlevées mais toujours justes et parcimonieuses. Quatre grands artistes qui distillent une musique douce et fiévreuse, complexe dans son exécution et pourtant d'une évidente simplicité à l'écoute.